La vérité sur l'eau potable à Montréal

Voulez-vous vraiment savoir la vérité sur l’eau potable à Montréal?

Je crois que nous devons mettre de côté toutes les rengaines que l’on vous a conté depuis des années. Que l’eau potable est rare et que c’est un service essentiel et que tous peuvent la consommer à satiété sans se soucier de sa consommation. Selon moi, la vérité est tout autre. Voici ce que je pense être la vérité.

Nous avons de l’eau douce à profusion, car le fleuve Saint-Laurent qui traverse tout le Québec, peut fournir jusqu’à 150 fois notre consommation actuelle qui n’a presqu’aucune restriction. Donc, oublions cet aspect. Il ne manque pas d’eau douce.

Alors le problème se situe dans la production et la distribution d’eau potable aux consommateurs. Hors notre consommation moyenne est le triple de la consommation des 10, 000, 000 d’ontariens qui consomment l’eau au compteur. En clair, c’est que nos systèmes de production et de distribution d’eau potable sont en général beaucoup trop gros, que la tuyauterie est tout aussi trop grosse, que les pressions pour distribuer cette eau sont trop élevées causant de nombreux dégats, que les fuites d’eau sont gigantesques, etc… et etc…

Alors, voyons pour les compteurs. Un compteur domestique en laiton fabriqué à des millions d’exemplaires à travers le monde ne coute … pratiquement rien. Les compteurs pour les PME ne coutent guere plus. De fait, le faire poser coûte plus cher que de l’acheter. Et nous avons tous les plombiers parfaitement capables de le faire à prix raisonnable. Faisons fi du fiasco du célèbre contrat de compteurs d’eau de Montréal, car on sait maintenant dans quel contexte ce contrat a été préparé. Sachez aussi qu’un compteur d’eau potable fonctionne longtemps sans entretien, car l’eau est propre et ne corrode pas le laiton. Ca va pour les compteurs?

Revenons à Montreal. Celle-ci dispose de deux gigantesques usines d’eau potable d’à peu près égale capacité : la vieille usine Atwater et la plus récente Charles-Desbaillets mise ne service en 1978 au cout d’environ de 180, 000, 000 $ à l’époque. Un fait est que notre consommation avec compteur n’aurait été que du tiers alors que la capacité de la vieille usine Atwater aurait suffi. On peut facilement supposer que si en 1978, il avait été entrepris un programme d’installation de compteurs, nous n’aurions pas eu besoin de la nouvelle usine Desbaillets. En fait, du fait que nous n’avions pas de compteurs d’eau, nous avons gaspillé toute, mais je dis bien toute la production de cette usine jusqu’à la dernière goutte.

Sachez maintenant que la Ville de Montreal a entrepris un programme de rénovation à cout de millions de ses deux usines, dont une dont elle n’a pas vraiment besoin. En plus, il semble que la prise d’eau est trop haute et qu’il faut la relocaliser depuis que le niveau d’eau du fleuve baisse. Ca ne finit plus. On dépense sans compter.

De plus, il a fallu doter la Ville de Montréal d’une gigantesque usine d’épuration d’un et demi milliards pour traiter toute cette eau qui se retrouve finalement dans les égouts. Je pense que l’argent coule avec l’eau.

Pour conclure, les ontariens vivent aussi bien que nous et qu’avec l’argent qu’ils ont épargné, ils ont pu se procurer autre chose ou payer moins d’impot. Et la privatisation n’y est pas chose courante. Nous consommons d’innombrables produits sous de nombreuses façons de compter. On paie l’électricité au kwh, l’essence au litre, les bananes au kg, le bois au pied, le vin au litre, les massages à l’heure, etc… Et on n’en fait pas de boutons. A nos politiciens de Montréal, allons vers les compteurs.

Jean A. Beauregard, ing.
consensus@videotron.ca
@beaureje

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire